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pièces d’archives

puis longtemps à la confiance de la nation… Notre espoir est entre vos mains… C’est à vous d’achever la tâche que nous avons commencée… Rappelez à vos élèves qu’ils ont des droits à conserver, des devoirs à remplir, faites-leur aimer la liberté, mais marquez ses bornes et ses écueils… ; apprenez-leur surtout à respecter tout ce qui doit être à jamais respectable et cher à l’homme de bien, la morale, la loi, la religion. »

Le samedi et le dimanche 10 et 11 septembre, même année, troisième de la Liberté, Talleyrand-Périgord, au nom du Comité de constitution, lit un rapport sur l’instruction publique. Le samedi suivant, il soumet un projet de décrets infiniment courts, infiniment simples, mais infiniment pressants, dit-il, car (et ce détail doit être noté) les Universités ont suspendu leurs opérations, les colléges sont sans subordination, sans professeurs, sans élèves ! L’aveu est triste, il n’est que trop vrai ; de toutes parts, dans notre province, les Directoires, les Municipalités, les Régents, les Maîtres d’école privés de traitements, supplient l’Assemblée de mettre fin à une situation intolérable.

L’évêque d’Autun avait été injuste dans son appréciation du passé ; il avait eu peur des clubs et des violents de l’Assemblée ; son projet fut ajourné. Je lis au Moniteur un mot du député Prunier, qui me paraît une critique bien méritée de ce travail plus hardi que profond, que l’on connaît peu et que