Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/283

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
104
pièces d’archives

province, un merveilleux ensemble d’institutions florissantes et bien rentées, où les enfants des paysans et des bourgeois, les Calmet, les François de Neufchâteau, les Gossin, les Grégoire, les Le Maire et tant d’autres, venaient, à côté des fils des gentilshommes et des nobles, recevoir gratuitement une haute culture littéraire et scientifique. — Tout d’ailleurs avait contribué à la prospérité de nos établissements d’instruction supérieure et secondaire : le clergé par l’application des prébendes préceptorales et par l’union des bénéfices ecclésiastiques, les corps municipaux par leurs subsides, les particuliers de tout ordre et de toute condition par leurs libéralités, les évêques, les ducs et les rois par leurs grâces et leurs bienfaits.

L’instruction primaire sans aucun doute laissait à désirer, surtout dans les paroisses pauvres ; mais nous comptions dans la province plusieurs congrégations d’hommes et de femmes vouées à l’instruction gratuite du pauvre peuple, et j’ai retrouvé dans les archives de la plupart de nos villes la preuve évidente d’une situation dont les malheurs, les persécutions, les ruines de la période révolutionnaire ont fait mieux apprécier la prospérité relative[1].

  1. Voir surtout les archives municipales de Nancy, de Pont-à-Mousson, de Lunéville, de Bar, de Mirecourt, de Saint-Dié, de Mattaincourt. Voir aussi mon Mémoire sur la condition de maître d’école en Lorraine avant 1789 (lu en Sorbonne, 1869), p. 19 et 20.