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sur le phosphore noir.

tité de phosphore normal disparaîtra, soit en passant à l’état d’hydrogène phosphoré, soit en restant au fond de la cornue, à l’état amorphe, il arrivera un moment où le pigmentum, plus volatil et moins altérable, paraît-il, se trouvera dans les proportions requises pour amener la coloration de toute la masse. Il est évident que l’insolation dont j’ai parlé dans mes premières recherches n’intervient qu’en agissant dans le même sens.

Quoi qu’il en soit, le phosphore noir pourra néanmoins s’obtenir avec une extrême facilité et donner lieu à une assez jolie expérience de cours. Toutefois, il y a ici quelque chose de plus qu’une simple curiosité scientifique. Qu’est-ce, en effet, que ce pigmentum qui joue le principal rôle dans toutes ces expériences ? Le phosphore renfermant quelquefois des traces de soufre, j’avais d’abord pensé que ce pourrait être du sulfure de mercure ; mais, sans parler des autres expériences qui la contredisent, cette supposition tombe devant ce fait, qu’on obtient le même résultat avec du phosphore chimiquement pur. D’un autre côté, considérant que, dans le phosphore noir, la proportion du pigmentum est toujours extrêmement faible, et ne paraît pas augmenter, quels que soient l’excès du mercure en présence et la durée du contact, je me suis demandé si cette production limitée n’indiquerait pas que le phosphore n’est pas un corps absolument homogène, ne recelant qu’une trace d’une