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nouvelles recherches

plus ou moins régulièrement dans la masse. Quelquefois cette espèce de pigmentum, s’accumulant sur certaines parties, en abandonne d’autres, qui restent blanches. C’est même ce qui explique quelques particularités qui paraissent d’abord fort singulières. Ainsi, par exemple, tel phosphore ne devient noir que lorsqu’on le refroidit subitement ; tel autre, au contraire, n’est jamais plus noir que lorsqu’il se refroidit lentement. Quelquefois aussi la partie supérieure des bâtons est blanche, tandis que le reste est d’un beau noir. Or, toutes ces anomalies apparentes tiennent évidemment à ce que, pour que le phosphore noircisse, il est nécessaire qu’au moment où il se solidifie, le pigmentum se trouve réparti dans la masse avec une certaine régularité.

Au surplus, il est facile de séparer cette matière colorante, en traitant le phosphore noir par le sulfure de carbone. Si l’on filtre, en jetant la dissolution dans un entonnoir rempli d’eau, après qu’on en a bouché le col avec un petit tampon de papier à filtre convenablement tassé, le liquide passe incolore, et il reste sur le tampon une trace de matière noire.

Le liquide étant distillé dans un courant d’hydrogène, le produit est reçu dans un matras rempli d’eau bouillante, dont la vapeur entraîne le sulfure de carbone, tandis que le phosphore se condense au fond du vase. Ainsi régénéré, le phosphore