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séance publique du 27 mai 1875.

encore au-dessus des bienfaits ; il mettait dans ses dons la magnificence d’un prince et la politesse d’un ami… « Je quitterais demain ma principauté, disait-il, si je ne pouvais y faire du bien. »

Phases de l’Université. — Les institutions ont une carrière limitée, comme celle des hommes ; elles ont une mission qui commence et s’achève ; l’Université de Pont-à-Mousson a duré de 1572 à 1768 : 196 ans. Ajoutez-y 25 ans pour Nancy, de 1768 à 1793 ; c’est un total de 221 ans pour la vie de l’ancienne Université lorraine.

L’Université de Pont-à-Mousson a eu ses phases de prospérité et de décadence ; elle a ressenti tous les maux qui ont affligé la Lorraine. La peste a été pour elle une première cause de ruine ; l’invasion des maladies épidémiques a plus d’une fois fait fermer les cours. La guerre s’est jointe à ces fléaux. « L’année 1634, écrit un des pères sur ses registres, mit fin au bonheur et à la splendeur de l’Université et du collège et fut le commencement de son désastre et presque de sa ruine. » « En 1635, ajoute Abram, tout le poids de la guerre tomba sur la Lorraine et l’armée du cardinal de La Valette, dont une partie avait péri par la faim et les maladies, s’empara de Pont-à-Mousson. Les classes furent fermées de bonne heure ; plus de distribution de prix, ni de ces fêtes brillantes qui attiraient un si grand concours. La rentrée fut tardive, et de 1 000 escholiers il en revint à peine 150. » Les maux et la désola-