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L’hypnotisme n’est plus regardé en France que comme un sujet curieux d’étude. Mais la positive Albion lui a trouvé une application pratique à titre d’agent soporifique. Dans les hôpitaux de cette misérable Irlande, toujours sacrifiée au bien-être de la métropole, l’opium est remplacé par une boule brillante suspendue au centre de la salle et sur laquelle les malades ont le droit de mendier des débris de repos, et l’oubli momentané de leurs souffrances.

Tout en restant frappée d’inutilité, l’anesthésie magnétique n’en est pas moins un fait certain qui, pour moi, se produit suivant un mécanisme identique à celui de l’éthérisation ; c’est en déterminant l’hypérémie cérébrale, par suite de la convergence et de la fixité des yeux ; ce qui se passe dans la congestion de l’encéphale, l’éthérisation, l’empoisonnement par l’opium, l’alcoolisme, et dans les maladies du cœur susceptibles de gêner la circulation cérébrale prouve qu’il y a là une loi générale à laquelle doit obéir l’hypnotisme lorsqu’il produit l’anesthésie. Congestion cérébrale et insensibilité cutanée, sont deux phénomènes physiologiquement liés entre eux.

Les autres organes des sens peuvent aussi perdre leur aptitude spéciale. Mais au fond, c’est plutôt l’acte cérébral qui fait défaut que l’acte sensoriel lui-même. L’impression a lieu, mais elle reste insciente ; car si le magnétisé ne paraît voir tout ce qui l’entoure ni en-