est facile d’en rendre raison. Dans ces espèces l’ovaire se développe de très-bonne heure dans le sens transversal et s’oppose ainsi au développement de ces étamines, nouvel exemple d’un organe qui disparaît sous l’influence du développement exagéré d’un autre qui le suit dans l’ordre naturel de l’évolution successive des différents organes floraux.
Le Senebiera pinnatifida DC. a rarement des grappes à fleurs tétradynames ; plus fréquemment les étamines sont au nombre de 4. Mais j’ai vu souvent aussi des grappes dont les fleurs ne présentaient que 2 étamines ; celles-ci sont les étamines habituellement supprimées dans les Crucifères, l’une antérieure et l’autre postérieure ; elles ont chacune à leur base deux dents subulées et leur présence exclusive correspond quelquefois à l’avortement des pétales. Ces différentes modifications observées dans la fleur d’une seule et même espèce m’a paru dépendre du développement relatif, et plus ou moins rapide de l’axe primaire de la grappe, ainsi que de la quantité de fleurs dont il est chargé. Lorsqu’il n’existe que 2 étamines et pas de pétales, la grappe est généralement courte et dense. On sait, du reste, que les Senebiera linoïdes DC. et Heleniana DC. n’ont aussi que 2 étamines et je ferai remarquer que leurs grappes sont d’abord denses et leurs fleurs serrées les unes contre les autres.
Mais comment expliquer cette circonstance que dans