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animale est rarement complet. Les diverses facultés se réveillent tour à tour, soit isolément, soit simultanément. Et comme elles ne sont plus maintenues dans de justes bornes par la raison ni sans cesse ramenées à la réalité par les sens, elles arrivent à enfanter ces élucubrations fantasques qu’on appelle des rêves. Que le réveil partiel ne reste pas limité à l’intelligence elle-même, qu’il s’étende à quelques-uns de nos agents de manifestation, et sans sortir du phénomène physiologique sommeil, nous arriverons pas à pas à l’état magnétique. L’appareil de la phonation est celui de ces agents qui paraît le plus naturellement disposé à sortir de sa torpeur. La parole peut alors traduire les capricieuses évolutions de la folle imagination du rêveur. Que l’oreille, recouvrant à son tour son activité fonctionnelle vienne attirer l’attention du cerveau sur les vibrations qu’elle reçoit, celui qui rêve haut pourra entretenir jusqu’à un certain point une conversation avec un interlocuteur, à celà près, qu’absorbé par l’idée qu’il poursuit dans son rêve, il lui rapportera les questions qu’on lui adresse. Si le sommeil restreint encore davantage son envahissement, si les agents de la locomotion sortent de leur engourdissement, le rêveur fait plus que penser, qu’entendre, que parler ; il agit, il marche, il va au devant des objets, il exécute ; en un mot, il est devenu somnambule. Enfin, que le sommeil soit produit artificiellement par les procédés du magné-