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sodium, ne réussit pas quand on emploie le composé thallique à l’état solide ; pour qu’elle ait lieu, il faut qu’il soit en dissolution, c’est-à-dire à l’état de division extrême dans un composé à base de sodium. Dans ce cas, la raie verte est complétement éclipsée.

Si donc, parmi les raies du spectre solaire on n’a pas reconnu celles qui caractérisent le thallium, rien ne prouve que ce métal n’existe pas dans le soleil comme on l’avait pensé ; car si on n’y en a pas trouvé, on y a constaté la présence du sodium dont la présente note a pour objet de constater l’action paralysante, lorsque ce métal existe dans une certaine proportion.

Cette incompatibilité entre la raie spectrale du thallium et celle du sodium doit, également, être prise en grande considération dans les recherches toxicologiques ou médico-légales ayant le thallium pour objet, car lorsqu’il est engagé dans des tissus ou des liquides animaux, il peut se trouver en présence de combinaisons sodiques en quantité suffisante pour annuler son action sur la flamme et dès lors, pour faire croire à l’absence de ce métal si vénéneux.

— De même aussi, si on veut rechercher cet intéressant corps simple dans des eaux minérales, des eaux-mères et en général, des eaux salées contenant du chlorure de sodium en excès, il faudra commencer par le dégager de sa gangue sodique par l’un ou l’autre des moyens indiqués par M. Lamy, et consistant soit dans le déplacement au moyen du zinc pur, soit dans l’extraction au