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prédécesseur, Auguste Digot… Mais, comme le dit Horace, Mors ultima linea rerum, le trépas et le dernier mot de nos œuvres incomplètes : et feu le récipiendaire a rejoint le défunt émérite. M. Gillet vous a fait in articulo mortis la confidence de son Discours de réception ; et puis, il vous a légué le soin de transmettre à quelque fidèle champion de la Lorraine son héritage d’érudition et de scrupuleuses recherches. C’est une grande perte que celle-là, Messieurs : on trouve encore des académiciens, mais on ne rencontre plus guère de lotharingistes ; et Stanislas en voulait. Prenons de l’essor ; je le souhaite : mais n’oublions ni notre origine et notre raison d’être fondamentales, ni la petite patrie dans la grande.

Triste effet de la condition humaine ! Je prétendais, Messieurs, dans le tableau de nos rapports avec l’Institut de France, esquisser notre gloire ; et je n’ai qu’ébauché nos douleurs. Les vivants me prenaient comme par la main pour me conduire aux morts. Il me tarde de sortir de ce deuil, afin de ne pas attrister plus longtemps une fête où vous avez convié la ville entière et d’abord ceux qui la rendent florissante, heureuse et belle entre toutes. Il faut cependant que je paie encore en votre nom un juste tribut de regrets à ce vieillard instruit et modeste, actif et serviable, intelligent et bon, à ce libraire qui fut un bibliophile, à M. Gerson-Lévy, membre-fondateur de l’Académie impériale de Metz, et notre Associé