le ciel à la place assignée d’avance. MM. Bunsen et Kirschoff ont également voulu soumettre leur méthode à cette épreuve délicate. Pleins de confiance dans leurs premiers résultats, convaincus que la rigueur et la sensibilité de leur procédé devaient reculer les limites déjà si étendues de l’analyse, ils cherchent une confirmation expérimentale dans la découverte de quelque substance nouvelle. Les procédés délicats de la chimie actuelle avaient déjà appris que certaines substances connues se trouvaient disséminées çà et là : de l’iode dans l’air, du fluor dans certaines eaux, etc. ; mais tous ces corps sont connus, on sait les caractères auxquels on les reconnaît, il suffit d’opérer sur des quantités considérables des mélanges dans lesquels on les soupçonne. Ici c’est tout différent, et malgré cela, les savants allemands se demandent s’il ne se pourrait pas qu’il y ait des substances nouvelles inconnues jusqu’à ce jour, par cela seul qu’elles sont en quantités infinitésimales et dont la chimie en outre n’a pu reconnaître la présence parce qu’elle en ignore les caractères essentiels. Le succès le plus éclatant vient confirmer leurs prévisions. Armés de leur puissant moyen d’investigation, de leur microscope chimique, ils étonnent le monde savant non pas tant par l’existence de deux nouveaux métaux que par le génie qu’ils ont déployé pour arriver à cette découverte.
Vous comprenez, Messieurs, comment ils y sont par-