membres, et certes, les exemples de moralité, d’honorabilité et du travail ne lui manquaient pas. Comment l’Auteur du Colporteur s’est-il écarté de cette voie ?
Ses parents possédaient de l’aisance, ils étaient laborieux, honnêtes : pourquoi auraient-ils négligé son éducation ? Les aptitudes de son enfance semblaient, du reste, seconder leurs intentions & répondre à leurs désirs. Il montrait de la facilité à apprendre : il avait de l’application au travail et se distinguait des jeunes gens de son âge par ses rapides progrès. Doué d’heureuses dispositions, Chevrier couronna de bonnes études par de brillants succès.
Son cours d’étude étant terminé et lorsqu’il eut atteint l’âge où l’on choisit d’ordinaire un état, ce choix était indiqué à l’avance. Aussi fut-il destiné à la carrière du barreau que son père suivait honorablement ; à la profession d’avocat que son oncle avait parcourue avec quelqu’illustration. Ce bienfait inappréciable d’une direction, cette faveur des sages conseils qui font trop souvent défaut à celui qui veut s’ouvrir un chemin, Dieu lui avait accordé tout cela. Il pouvait, en effet, trouver dans le premier un guide ; dans l’autre, un modèle. L’avenir de Chevrier, si la vocation venait en aide, semblait donc assuré.
Fort jeune encore, il alla s’asseoir sur les bancs de l’Université de Pont-à-Mousson[1] et il commença à
- ↑ La première inscription prise par Chevrier porte la date du 23