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Flandre il y avait eu un commencement d’hostilité[1]. Très vite on négocia. Un mariage fut le gage et aussi le prix de la paix : Marguerite, fille de Philippe le Long, fut fiancée au fils du comte de Nevers, petit-fils du comte de Flandre[2]. Du côté du duc Eudes, le projet de mariage se poursuit[3]. Les négociations habilement conduites aboutirent, dans les derniers jours de mars 1318, au résultat désiré. Le 27 mars 1318 (n. s.), un nouveau traité fut conclu à Paris entre Philippe le Long et Eudes, duc de Bourgogne, ce dernier agissant au nom de sa nièce, en son nom propre et en celui de sa mère, avec laquelle il était tuteur ou curateur de cette nièce. Par ce traité le duc de Bourgogne renonce définitivement pour sa nièce aux droits qu’elle pouvait avoir sur les royaumes de France et de Navarre. Il renonce de plus, au nom de cet enfant et en faveur de Philippe le Long et de sa postérité masculine, aux droits qu’elle avait sur des comtés de Champagne et de Brie. Il s’engage à lui faire ratifier ce traité, lorsqu’elle aura atteint l’âge de douze ans et à obtenir plus tard la même ratification de son mari. Ce mari sera, aux termes mêmes du traité, Philippe d’Évreux[4].

    Soc. de l’histoire de France, 1864, 2e partie, P. 59, 73. Rapprocher « le grant concille et grant parlement de barons et de prelaz du royaulme de France », tenu à Paris à l’Ascension de 1317. (Chronique parisienne anonyme, 2e partie, dans les Mémoires de la Société de l’hist. de Paris, t. XI, p. 27.)

  1. Ces hostilités sont antérieures au mois d’août 1317 ; à cette date, le roi de France avait mis la main sur le comté de Nevers. (Arch. nat., JJ. 55, fol. 20 vo.)
  2. En 1317. Le mariage eut lieu en 1320. Voir Hellot, Chronique parisienne anonyme, 2e partie, dans les Mémoires de la Société de l’histoire de Paris, t. XI, p. 4 ; Géraud, Continuat. Chronici Guillelmi de Nangiaco, t. 31, p. 24.
  3. Ainsi que les négociations générales. En juin et juillet 1317, Philippe est en pourparlers avec le duc de Bourgogne et les seigneurs bourguignons qui lui refusent l’hommage pour les choses qu’ils tiennent de lui dans le royaume. On sent que l’accord se prépare. (Arch. nationales, JJ. 55, fol. 14 vo, 19 ro.)
  4. Je suis le résumé de Secousse, Mémoires pour servir à l’histoire de Charles II