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l’histoire contemporaine.

sa fin, nous recevions de lui une de ses dernières publications. — La veille même avait succombé M. Adolphe Chatin, membre de l’Institut et de l’Académie de médecine, notre correspondant depuis près d’un demi-siècle. Nous adressons à la mémoire de ceux qui nous ont quittés un hommage respectueux et attristé.

Nous avons eu, par contre, plusieurs fois sujet de nous réjouir. MM. Cartailhac, Sabatier et Compayré ont été élus correspondants de l’Institut ; le prix Francœur a été décerné à M. Maillet pour ses travaux mathématiques ; M. le Dr Maurel a été nommé officier de la Légion d’honneur et M. Massip officier de l’Instruction publique. Nos félicitations sont mêlées de regrets en ce qui concerne M. le Dr Marvaud que sa promotion au grade de médecin inspecteur a éloigné de Toulouse, mais qui, nous en sommes certains, nous conserve un sympathique souvenir.

Enfin, pour être complet, je dois mentionner la médaille décernée à notre Académie par le jury de l’Exposition universelle de 1900.

Les questions pédagogiques ont en ce moment le privilège d’occuper, souvent même de passionner l’opinion. Je n’ose affirmer que le goût qui incite nos hommes d’État et nos publicistes à les traiter soit toujours désintéressé et que la Pédagogie soit dans tous les cas aimée pour elle-même. C’est une muse austère, portant volontiers lunettes, et dont les efforts récents pour se rendre séduisante n’ont réussi qu’à demi. Derrière elle se cache, assez mal pour être facilement aperçue, la Politique, plus provocante sinon plus attrayante, la Politique, à laquelle aujourd’hui rien d’humain n’est étranger. Quoi qu’il en soit, en cette matière comme en beaucoup d’autres, il n’est bruit que de réformes. Les enquêtes parlementaires ou extra-parlementaires, les livres, les articles de journaux et de revues, les conférences se succèdent, sans que d’ailleurs du choc des opinions opposées jaillisse une bien vive lumière : la poudre que brûlent les divers partis n’est pas, tant s’en faut, sans fumée, et la