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pas un mauvais climat, en dépit de son humeur changeante. Tel il est, tel il fut. Encore au point de vue où nous sommes placés, celui de la mortalité n’est-il pas si changeant qu’on le pourrait croire. Nous mourons, en somme, assez tard, mais c’est toujours aux mêmes époques que nous mourons plus nombreux, c’est-à-dire aux mois de septembre et surtout d’octobre : autumnus pestifer et funebris. L’hiver est naturellement pernicieux aux vieillards ; la période de juste défiance, de précautions et de prévoyance devient plus longue à mesure qu’on avance dans la vie. On a vu des hivers terrasser en masse nos vieillards : 205 sur 380 en un mois.

C’est aussi aux mêmes époques que nous mourons moins ; c’est au mois d’avril que diminue ordinairement « la contingente part » de la mort. La maladie revendique la sienne également aux mêmes époques, comme autrefois, et c’est à peine si l’obéissance aux préceptes de l’hygiène parvient à atténuer, quand la saison les impose, les effets d’une constitution médicale que la même constitution atmosphérique ramène fidèlement depuis des siècles aux mêmes dates. Qu’il s’agisse de maladie ou de mortalité, il faut au moins admettre que si elle n’est pas meilleure elle n’est pas devenue pire. « Dans nos climats l’air est très pur et les productions de la terre sont excellentes. » Nos climats sont bons « puisque d’ailleurs les calculs ont démontré que le terme de la vie humaine y dépasse celui de la plupart des villes où ce terme est connu[1]. » Ainsi écrivait M. de Marcorelles en 1750. Nous n’avons rien à y changer ; il ne reste à ajouter aux preuves météorologiques et médicales que les témoignages également probants que va nous fournir, pour conclure, observation des plantes et des animaux.



  1. Mémoires de l’Académie des sciences. — Mémoires des savants étrangers, t. iii, p. 119.