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raît de nature à conquérir tous les suffrages. Mais un peu de réflexion ne tarde pas à montrer combien elle est peu pratique. Elle soulève dans l’application des difficultés parfois insurmontables. Quel est en effet, le sens de cette expression : ordre chronologique ? Prendra-t-on pour base les dates des naissances des auteurs, celles des premières éditions des livres, ou bien, enfin, celles des plus anciennes éditions possédées ?

Cette dernière interprétation doit être rejetée comme ne répondant nullement au but poursuivi. C’est la date de la publication d’une œuvre qui est prise en considération dans l’histoire des sciences ou des lettres ; ce ne peut être celle d’une édition plus ou moins récente de cette œuvre. Cette interprétation aurait, d’ailleurs, le très grave inconvénient de nécessiter un certain bouleversement toutes les fois qu’une édition, plus ancienne que les éditions possédées précédemment, entrerait à la bibliothèque. Celles-ci devraient être déplacées et rapprochées de la première.

La première solution, qui consiste à prendre pour base du classement les dates des naissances des auteurs, n’est guère plus satisfaisante. Tel auteur a pu commencer sa carrière scientifique ou littéraire à un âge plus avancé, tel autre à un âge moins avancé. De plus, et ceci est plus important, les dates de naissance d’un certain nombre d’auteurs, même en les supposant connues, peuvent n’être pas présentes à la mémoire de celui qui compose le catalogue. Il sera donc nécessaire que celui-ci recoure plus ou moins souvent aux ouvrages de références pour déterminer la place à attribuer aux livres. Il sera réduit à perdre dans ces recherches un temps précieux, hors de proportion avec l’utilité du but à atteindre.

Quant à la seconde solution, qui se fonde sur les dates des premières éditions pour fixer la place des volumes, elle est, sans doute, la plus rationnelle. Mais à combien de recherches ne condamne-t-elle pas, elle aussi, le bibliothécaire ? Et combien souvent ces recherches ne seront-elles pas stériles ! Si le livre porte l’indication de l’édition, et si cette