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les ouvrages soient inscrits dans l’ordre qu’ils occupent sur les rayons.

Un bibliothécaire qui ne possède que le registre des achats et le registre des dons reçoit le même jour, je le suppose, un ouvrage de botanique, un ouvrage de théologie et un ouvrage de littérature. Il classera naturellement le premier parmi les ouvrages de botanique, le second parmi les ouvrages de théologie, le troisième parmi les ouvrages de littérature. Ainsi, trois ouvrages enregistrés à la même heure auront pu, à raison des sujets traités, être rangés dans des salles différentes. Ils pourront se trouver à des extrémités opposées du local. Pour procéder au récolement, il faudrait donc que, tandis qu’une personne ferait l’appel à l’un des inventaires, une autre se portât successivement d’un magasin dans un autre et se déplaçât presque autant de fois qu’il y aurait d’ouvrages dans le dépôt. Dans ces conditions, le récolement d’une bibliothèque importante absorberait pendant quinze jours ou un mois tout le temps de plusieurs fonctionnaires[1].

Telle est la première variété du système de classement méthodique à place mobile, celle qui consiste à ranger les livres suivant l’ordre d’entrée dans chaque division. Il nous reste à parler des deux autres, et d’abord de celle qui combine l’ordre alphabétique avec l’ordre méthodique.

  1. Un autre défaut du classement méthodique avec ordre d’entrée dans chaque division, ainsi appliqué, c’est de rendre plus ou moins difficile la détermination de la cote qu’il convient de donner à tout livre nouvellement reçu. Le bibliothécaire acquiert, par exemple, un ouvrage relatif aux littératures orientales. Le numéro qui devra être donné à cet ouvrage dans la section des littératures orientales sera le numéro immédiatement supérieur à celui qu’aura reçu le dernier ouvrage entré dans la même série. Mais comment saura-t-on quel est ce numéro ? Ira-t-on voir sur les rayons ? Se contenter de cette vérification serait s’exposer à donner successivement la même cote à deux ou trois ouvrages différents. Le seul moyen sûr serait évidemment de reprendre les deux inventaires, celui des dons et celui des achats, et d’y chercher la dernière cote donnée. Mais alors combien de pages ne faudra-t-il pas parcourir s’il y a plusieurs mois que la bibliothèque a acquis son dernier ouvrage sur les littératures orientales !