Page:Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse - 1901 - tome 1.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
183
le classement des livres sur les rayons.

Un certain temps est perdu chaque fois qu’il est nécessaire d’effectuer une nouvelle intercalation de feuillets. Or, cette nécessité se présentera assez souvent si l’on a réellement neuf cents séries de numéros ouvertes, à moins qu’on ne prenne le parti, qui a aussi son mauvais côté, de multiplier tout de suite les feuilles blanches et de constituer des inventaires encombrants. De plus, et ceci est beaucoup plus grave, les registres à feuilles mobiles sont loin de présenter contre les soustractions les garanties des registres reliés. Il serait trop aisé à un employé infidèle d’enlever des premiers les feuilles qu’il voudrait faire disparaître et d’effacer les traces de la possession par l’établissement des volumes dérobés. Si, limité à un certain nombre de recueils factices, le registre à feuilles mobiles peut être adopté en raison des avantages qu’il présente, on aurait tort d’en conclure qu’il peut servir de base ordinaire au mode de cataloguement des livres. Il y aurait un danger réel à convertir en règle ce qui doit demeurer l’exception.

Le bibliothécaire qui est muni de ces neuf cents inventaires peut, avons-nous dit, procéder au récolement. Est-il besoin d’insister pour montrer que s’il ne les a pas, l’opération devient à peu près impossible ?

Parmi les bibliothèques classées d’après ce système, il en est qui ne possèdent les nombreux inventaires requis ni sur registres reliés, ni sur registres à feuilles mobiles. Elles ont en tout deux inventaires, affectés, l’un aux ouvrages reçus en don, l’autre aux ouvrages achetés, et sur lesquels les livres sont inscrits à mesure qu’ils entrent avec un numérotage successif, n’ayant rien de commun avec leur place sur les rayons. Une colonne y est seulement ménagée pour l’indication de la cote que reçoit chaque livre et qui détermine son rang parmi les autres. Or, ainsi appliqué, le système du classement méthodique, avec ordre d’entrée dans chaque division, rend extrêmement longue et laborieuse la vérification de la présence des volumes sur les rayons. Pour y procéder, il est nécessaire de disposer d’un catalogue topographique, c’est-à-dire d’un catalogue dans lequel