Page:Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse - 1901 - tome 1.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
176
mémoires.

l’être, si un bon catalogue méthodique peut être mis sous ses yeux ? Ce catalogue ne lui permettra-t-il pas aussi bien et plus commodément que l’inspection des rayons de connaître les richesses de la bibliothèque ?

Mais on n’invoque pas seulement en faveur de ce système le prétendu intérêt du lecteur. Deux autres arguments sont présentés : l’un, basé sur des considérations esthétiques, l’autre, déduit des besoins de la pratique.

Comment, disent d’abord ses partisans, peut-on condamner dans une bibliothèque cet ordre rationnel dont chacun reconnaît la nécessité dans le classement d’une galerie de tableaux, d’une collection de monnaies, d’une collection de pièces d’histoire naturelle ? L’idée du rapprochement sur les rayons de volumes traitant des matières les plus diverses, la pensée du mélange de livres de théologie et de livres de médecine, de dissertations relatives à la jurisprudence et de descriptions de familles de plantes ne sont-elles pas choquantes pour la raison ? Quel esprit doué du sens de l’ordre pourrait s’accommoder d’un semblable chaos ?

Ce mode de classement est, en second lieu, disent les mêmes auteurs, très avantageux sous le rapport de la facilité et de la rapidité des recherches. En réservant à chaque livre la place qui lui est assignée par le sujet traité, il constitue pour la mémoire l’auxiliaire le plus précieux et dispense le plus souvent l’agent chargé de la communication de recourir au catalogue. Lui demande-t-on un Racine, il saura immédiatement que cet ouvrage se trouve dans la section Théâtre de la littérature française.

Les adversaires ont répondu au premier argument : L’assimilation qu’on établit entre les collections de livres et celles de tableaux, de monnaies où de pièces d’histoire naturelle est loin d’être exacte. Les pièces d’histoire naturelle, les monnaies, les tableaux sont examinés, étudiés à la place même qu’ils occupent. Le visiteur a besoin d’en avoir à la fois la totalité ou une partie sous les yeux. Il est nécessaire qu’il puisse les comparer, en considérer successivement l’ensemble et les unités. Mais les volumes sont essen-