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i. — Classement alphabétique.

Les partisans du classement alphabétique sur les rayons raisonnent de la manière suivante :

Tandis que les autres systèmes rendent le personnel plus ou moins esclave du catalogue et lui font perdre un temps précieux à en compulser les fiches où à en tourner les feuillets pour trouver les cotes des livres — on entend par cote un numéro, seul ou accompagné de lettres, qui fait connaître la place d’un ouvrage — le classement alphabétique sur les rayons permet aux agents de service de mettre immédiatement la main sur tout ouvrage demandé à la seule condition d’en connaître l’auteur. Il constitue lui-même un catalogue tout fait, toujours au courant, que l’agent porte pour ainsi dire toujours avec lui.

Le principal reproche que ses adversaires adressent à ce système lui est commun avec tous ceux, à une exception près, qui ont pour base le classement méthodique. Il rend nécessaire l’intercalation des entrées. Nous reviendrons sur cette critique qui nous paraît fort grave. Mais ce n’est pas la seule. On lui fait aussi celle, si on peut ainsi s’exprimer, de ne pas tenir ses promesses. Le classement alphabétique sur les rayons ne constitue pas et ne peut pas constituer en pratique ce catalogue toujours au courant, qui suit partout les agents de service. Nul, en effet, ne proposera de ranger les livres les uns à la suite des autres qu’elles qu’en soient les dimensions. Personne ne sera disposé à admettre que les in-12 puissent être placés à côté des in-4°, les in-8° à côté des in-folio. Il résulterait de ce mélange de formats une perte de place très considérable. Il faudra donc avoir deux ou trois séries d’ouvrages, déterminées par les formats : les in-8° seront ensemble, les in-4° auront leurs tablettes particulières et certains rayons seront réservés aux in-folio. Mais alors le classement alphabétique sur les rayons perdra une grande partie de sa valeur. L’agent à qui un ouvrage sera demandé ne saura pas toujours à quel