Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(48)


avec surprise que j’étais nue jusqu’à la ceinture, et que mon doigt qui chatouillait encore les lèvres de mon con avait donné lieu à ce songe agréable. C’était donc à lui seul que j’étais redevable entièrement de ce bonheur inattendu, que je croyais devoir à cet enfant charmant. Soit crainte cependant de me tromper, soit pour graver plus profondément dans ma mémoire cette leçon que la nature seule m’avait donnée, mon doigt officieux recommença sa besogne, aussitôt mon âme pût à peine suffire aux délices que ce frottement lui causait, cette heureuse découverte m’indiquait à merveille qu’une fille qui est maîtrisée par son tempérament, comme la plupart le sont, peut se soulager de temps en temps.

Qu’on n’aille pas m’objecter que cela offense Dieu ; car, si ce que disent les casuistes est vrai, pourquoi l’Être-Suprême aurait-il attaché tant de plaisir à