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puisse votre amante par ce sacrifice, vous faire voir qu’elle ne veut jamais avoir rien de caché pour vous !

Le comte, fit d’abord des difficultés pour prendre ce cahier, m’assurant qu’il ne se pardonnerait jamais le chagrin qu’il m’avait causé, et que dans la suite il ne serait plus aussi curieux. Comme je voulais absolument qu’il prît connaissance des mémoires de ma chère Suzon qui avaient donné lieu au mouvement de jalousie qu’il avait éprouvé, il y consentit après s’être long-temps fait prier, mais à condition que je les lirais moi-même.

Après bien des je ne veux pas… je les ai déjà lus… il fallut céder, parce que disait-il le son de ma voix portait dans son âme le plus doux ravissement. Ce compliment était bien propre à flatter la vanité d’une femme et surtout d’une jeune personne ; mais pour dire la vérité ce n’était qu’un prétexte honnête pour colorer le