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J’avais affaire à une femme qui connaissait trop bien son métier pour être exceptée de la règle générale. Je ne m’attendais pas à la vérité, en me rappelant les profits que j’avais faits, être redevable d’une somme bien forte, le contraire cependant arriva. J’eus beau crier, il en fallut passer par tout ce qu’on voulut. En un mot, le mémoire fut arrêté.

Sur le soir, le comte arriva, ainsi qu’il me l’avait promis ; il me gronda de ce que je paraissais toujours affligée. Reprenez, mademoiselle, me dit-il, reprenez votre gaîté ; votre amie n’est pas perdue pour vous ; j’aurais même déjà obtenu sa liberté, si la maladie qu’elle a ne s’y était opposée. Je vous promets qu’elle sera libre aussitôt après son entière guérison. J’appris alors de mon cher comte, que Suzon n’avait été prise que parce qu’elle avait donné la vérole à un jeune homme de famille, et que ce jeune homme avait