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prirent l’un et l’autre sous le bras ; au lieu de rentrer dans Paris, mes chevaliers prirent le chemin de Montmartre. Je fis de nouvelles résistances en voyant la route qu’ils prenaient ; mais tous mes efforts furent vains, et il fallut céder à la force. Dès que nous fûmes dans la campagne le premier blé qu’ils rencontrèrent leur parut propre à satisfaire leurs désirs, ils m’y firent entrer sans me demander si c’était de mon goût. Comme les soldats ne sont pas délicats, la première place qu’ils trouvèrent fut celle qu’ils choisirent pour offrir un sacrifice à Vénus. Le cavalier voulut d’abord présenter son offrande ; mais elle était si magnifique qu’elle ne put jamais entrer dans son temple, malgré les efforts qu’il fit et les douleurs que j’endurai, ou pour parler plus clairement, je n’ai jamais vu un vit si long et si gros.

Il était d’une taille à faire reculer la