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DE SUZON.

retireroit. Enfin qu’elle ſe chargeroit de mon établiſſement. Tiens-toi prête, dit-elle pour demain, je t’irai chercher moi-même & te conduirai dans le même Couvent où il m’eſt mort une fille, dont la perte me ſera toujours ſenſible. On y eſt très-bien, tant pour la nourriture que pour l’éducation.

Après avoir fait mes remercimens à ma marreine, on propoſa de deſcendre au jardin. Nous reſtâmes à la promenade juſqu’au dîner. Une heure après être ſortie de table, je quittai le château, pour revenir chez mon pere. En traverſant mon village, je me vengeai du mépris qu’on avoit témoigné depuis quelque temps pour moi, en affectant de ne ſaluer perſonne.

De retour à la maiſon, je trouvai ma mere enfermée dans ſa chambre, c’étoit apparemment auſſi ſon jour d’exercice : ou plutôt je crois que tous les jours de la ſemaine auroient été également employés, s’il avoit dépendu d’elle.