Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/59

Cette page n’a pas encore été corrigée
55
DE SUZON.


mença ſa beſogne ; auſſi-tôt mon ame put à peine ſuffire aux délices que ce frottement lui cauſoit. Cette heureuſe découverte m’indiquoit à merveille qu’une fille qui eſt maitriſée par ſon tempérament, comme la plupart le ſont, peut ſe ſoulager de temps en temps.

Qu’on n’aille pas m’objecter que cela offenſe Dieu ; car ſi ce que diſent les Caſuiſtes eſt vrai, pourquoi l’Être Suprême auroit-il attaché tant de plaiſir à la déſobéiſſance ? Seroit-ce pour nous porter lui-même à enfreindre ſes loix ? Pourquoi dans la formation de la femme, auroit-il placé le centre du plaiſir dans un endroit où la main ſe porte ſans peine & machinalement dans les démangeaiſons cuiſantes ? ſeroit-ce pour avoir occaſion de nous punir d’avoir ſuivi en tout les loix de la nature, de cette bonne mere qui indique ſi bien à ſes enfans les moyens de rendre leur exiſtence heureuſe ? Dites plutôt, hommes fourbes & trompeurs, que c’eſt pour

C 4