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DE SUZON.


l’eſprit du bon homme, qu’il prit enfin ſon parti, & quitta le Révérend Pere Alexandre, pour aller à la Paroiſſe ou je fus bien duement légitimée.

En ſon abſence, le Révérend qui avoit plus de raiſon qu’aucun de ſon Couvent, qu’on ne dévoilât pas le myſtere de ma naiſſance, ſe ſeroit payé ſur ma mere des peines qu’il s’étoit données pour remettre le calme dans la Maiſon, ſi la breche que j’avois faite en venant au monde, eût été réparée. Ma mere, en femme reconnoiſſante, lui fut toute ſa vie bon gré de la chaleur qu’il avoit miſe à prendre ſa défenſe ; tant qu’il vécut, elle le diſtingua toujours des autres Peres de ſon Couvent. Étoit-ce, me dira le Lecteur curieux, parce que dans les combats de Cythere il pouvoit être comparé au Grand Alexandre ? Non, ce vieillard uſé par l’âge & la débauche, traînoit, m’a-t-on dit, un membre plus propre à donner des regrets que de l’amour. Il falloit avoir autant de reſſources dans l’ima-