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PRÉFACE.


miens, en un mot tout ce que je vois m’accable de douleur, & ſembleroit m’annoncer que j’ai déjà eu le malheur de vous déplaire. Parlez, mon cher Comte, duſſiez-vous prononcer l’arrêt de ma mort, il ſeroit moins dur pour moi de l’entendre de votre bouche, que de demeurer dans l’état où vous avez la cruauté de me laiſſer. J’accompagnai ces dernieres paroles d’un torrent de larmes. Mon Amant ne put voir mes pleurs ſans s’attendrir. Pourquoi vous chagriner ainſi, me dit-il, ma chere Roſalie ? Les ſujets de plaintes que j’ai à former contre vous, me chagrinent, mais ne peuvent jetter aucune eſpece de ſoupçon, ni ſur votre probité, ni ſur votre amour pour moi. À la vérité, je me rends juſtice & je ſens qu’il n’y a pas