Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/22

Cette page n’a pas encore été corrigée

18
PRÉFACE.

Nous ſoupâmes de très-bonne heure ; pendant tout le repas, mon amant chercha, par tant d’agaceries, à faire renaître ma joie, que je ne pus m’empêcher de rire à quelques-unes de ſes folies. Il auroit été impoſſible, quand il m’en auroit beaucoup coûté pour me contraindre, de ne pas au moins affecter un air gai. Les complaiſances & les attentions du Comte exigeoient ſans doute ce ſacrifice.

Nous étions à peine ſortis de table, que vis mon amant ſe diſpoſer à ſe retirer. Quoi ! de ſi bonne heure, lui dis-je, M. le Comte ? Oui, ma chere Roſalie, me répondit-il ; vous devez avoir beſoin de repos ; demain je pourrai, ſans vous incommoder, reſter plus long-temps avec vous ; mais il y auroit