Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/19

Cette page n’a pas encore été corrigée

15
PRÉFACE.


prenez, Mademoiſelle, me dit-il, reprenez votre gaité : votre amie n’eſt pas perdue pour vous. J’aurois même déjà obtenu ſa liberté, ſi la maladie qu’elle a ne s’y étoit oppoſée. Je vous promets qu’elle ſera libre auſſi tôt après ſon entiere guériſon. J’appris alors de mon cher Comte que Suzon n’avoit été priſe, que parce qu’elle avoit donné la vérole à un jeune homme de famille, & que ce jeune homme avoit porté des plaintes à la Police contre elle. Cette nouvelle me fut d’autant plus agréable, que j’eſpérois faire part de mon bonheur à mon amie, & qu’elle me prouvoit que mon cher Comte commençoit déjà à chercher des occaſions de me faire plaiſir. Il m’aſſura, en des termes qui me peignoient ſon amour, qu’il auroit pour moi tant d’é-