Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/133

Cette page n’a pas encore été corrigée
129
DE SUZON.


tement avec ſes deux mains le cul contre ſon ventre, il m’inonda d’un déluge de foutre.

Cette façon m’a toujours beaucoup plu, & je l’ai très ſouvent répétée dans ma vie, non-ſeulement avec lui, mais même avec les différens amans que j’ai eus. La derniere invention de mon cher maître me coûta bien cher & fut cauſe de la perte de mon bonheur, ainſi qu’on va le voir.

Quand mon Cordelier fut entierement rétabli, comme ſes viſites recommençoient, je ne pouvois me trouver ſeule avec mon cher maître qu’à la dérobée. Je leur partageois mes faveurs avec tant de prudence qu’ils ne me ſoupçonnoient ni l’un ni l’autre d’infidélité. À la fin cependant le maſque qui couvroit mon hypocriſie tomba, & je ne tardai point à être connue pour ce que j’étois.

Mon maître de Muſique m’envoyoit ſon commis pour me donner leçon, lorſque ſes affaires ne lui permettoient pas de venir lui-même. Ce jeune homme, quoique bien moins

F 5