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DE SUZON.


pletté très facilement la douzaine. J’en jugeai du moins ainſi, en ce qu’il ne me parût point du tout fatigué : il me ſollicitoit même de recommencer ; mais ſentant que le jour approchoit, craignant d’ailleurs de le réduire à l’état du Pere Hercule, ſi je ne le ménageois pas davantage, je refuſai de me prêter à ſes déſirs. Je l’engageai même à ſe retirer, & je ne tardai pas à être obéie qu’autant de temps qu’il lui en falloit pour s’habiller.

Il étoit à peine ſorti que je m’endormis. J’avois, à la vérité, beſoin de repos. J’avoue qu’étant accoutumée depuis long-temps à un très petit ordinaire, j’étois très fatiguée du traitement magnifique que j’avois reçu. Pendant mon ſommeil, j’eus les ſonges les plus agréables que j’aie jamais fait de ma vie. Il me ſembloit même que j’étois encore entre les bras de mon cher Organiſte, qu’il me dardoit ſa langue dans la bouche, pendant que ſon vit faiſoit plus bas ſon devoir. Je remuois la charniere avec une rapidité incon-

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