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DE SUZON.


Mon cher Nicolas (c’étoit le nom du garçon) pouſſoit avec tant de vigueur, que ſi je n’avois eu le dos appuyé contre la muraille, je n’aurois jamais pû ſoutenir les ſecouſſes qu’il me donnoit. Il me tenoit les jambes ſous ſes bras, de façon que m’attirant à lui dans le temps qu’il me donnoit un coup de cul, il n’y avoit pas deux lignes de son vit qui n’entraſſent dans mon con.

Après trois amples décharges ſans déconner, & toujours dans la même poſture, nous quittâmes la partie, très-ſatisfaits l’un de l’autre ; & nous nous promîmes de recommencer le lendemain.

Cette vie agréable auroit duré plus long-temps, ſi le marchand de vin, ſur des rapports qui lui avoient été faits, n’eût menacé Nicolas de le mettre à la porte s’il ne me quittoit pas. Cet honnête garçon qui m’aimoit autant que je l’aimois, ne put me conter cette nouvelle accablante pour tous deux, ſans verſer un torrent de larmes. Son cha-

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