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PRÉFACE.


il eſt bon de vous inſtruire, cher Lecteur, comment ces Mémoires ſont tombés entre mes mains.

Ce fut au moment où Suzon partoit pour ce lieu affreux, dont la vue ſeule effraie les paſſans, où l’œil ne voit qu’horreur, où les cris perçans des malheureuſes victimes qu’il renferme dans ſon ſein, déchirent les entrailles des perſonnes les moins ſenſibles, que je reçus ce cher dépôt.

Tiens, me dit mon amie que de cruels ſatellites arrachoient de mes bras & de ceux de ſon frere Saturnin, reçois ce gage précieux de mon amitié… Les malheurs de Suzon ne devoient finir qu’avec ſa vie… Plût à Dieu que ce dernier malheur termine ma carriere… Sa douleur, ſa beauté dont rien n’avoit