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il m’embarrassa d’abord presque autant que si je n’eusse pas été mariée ; il est rai que ma mère me regardoit de temps en temps avec un certain air sévère, lorsque nous parlions des délices de notre journée : est-ce donc un crime, une indécence d’aimer tendrement son mari ? Ce nom si respectable, si cher, je crains quelquefois de le prononcer devant elle : quelle gêne, ma cousine ! Savez-vous que je meurs de peur à la fin d’en être impatientée. On m’appelle, bonjour : ah Dieu ! il y a deux grandes heures que je vous écris.


LETTRE DE MADAME D’ÉPINAY À MONSIEUR DE LISIEUX.

Mon cher tuteur, je donne un bal masqué jeudi, de l’aveu de mes parents, il faut absolument que vous y veniez. Je suis enchantée, il sera charmant ; je serai en bergère, madame de Maupeou aussi. Si vous voyiez mon habit ! Venez, mon tuteur ; mais je n’ai pas le temps de vous en dire davantage, venez seulement. Sérieusement nous ne pouvons pas nous passer de vous. À propos,

    du Dauphiné, et pour marraine dame Marie-Anne de Jaucen, veuve de messire Pierre Larcher, chevalier, marquis d’Arcy, président à la chambre des comptes.


    Le second frère de M. d’Épinay, dont il n’est pas question dans ces Mémoires, Alexis-Janvier La Live de la Briche, est né le 13 février 1733. Il avait eu pour parrain messire Jacques-Pierre-François Brehon, ancien lieutenant de la ville de Valenciennes, et pour marraine sa tante paternelle, dame Antoine-Françoise La Live, veuve de messire Joseph Terrisse, qui avait été parrain de M. d’Épinay.


    L’ainée des filles de M. de Bellegarde avait eu pour parrain Charles Savaletle, écuyer, seigneur de Magnanville, fermier général, et pour marraine Françoise-Marguerite Dubuisson, épouse de messire François‑Christophe La Live, chevalier, seigneur de Pounoy‑Sussy et autres lieux, conseiller au parlement de Metz.