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PREMIÈRE PARTIE. — CHAPITRE III.

CHAPITRE V

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Mariage de M. de Jully. — Commencement de l’éducation du petit d’Épinay. — Le collège. — Madame de Maupeou ne voit plus sa cousine. — Ménage de madame d’Houdetot. — Madame de Jully. — Mademoiselle Quinault — Madame d’Épinay entre dans la société du Bout du Banc. — Saint-Lambert. — Duclos. — Grand dialogue philosophique. — Caractère de Duclos. — Il vient à la Chevrette. — Nouveaux exercices de la troupe. — Manège de mademoiselle d’Ette. — Singulière déclaration d’amour de Duclos. — Aveu imprudent.

SUITE DU JOURNAL DE MADAME D’ÉPINAY.

Mes indispositions réitérées et mes affaires ne m’ont pas permis de m’occuper depuis longtemps de mon journal. Il faut que je le reprenne ; et je commencerai, mon tuteur, par vous dire que M. de Bellegarde a enfin consenti au mariage de M. de Jully, malgré l’éloignement qu’il avoit d’abord montré pour prendre une bru dans la famille des Chambon. Mais sa tendresse, ou, si vous aimez mieux, sa foiblesse pour ses enfants est si grande, qu’il n’a pu se refuser au bonheur de l’un d’eux. N’attendez pas de moi que je vous fasse aucun détail de ce mariage[1]. Les deux époux sont heureux : c’est tout dire.

  1. Le mariage avait eu lieu l’année précédente, le 30 juin 1749, dans la chapelle domestique de la Chevrette, dépendant de la paroisse de Deuil. L’époux est qualifié dans l’acte « écuyer, fils mineur de M. La Live de Bellegarde, seigneur d’Épinay, de Deuil, la Chevrette, etc., » et