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coups d’aile ; le chœur aigu des enfants, le tonnerre de cuivre qui coupait les strophes, tout cela nous empoignait.

Ce rythme qui portait nos pères, vivante Marseillaise, nous l’avons bien aimé.

Au retour de Calédonie, nous trouvâmes l’hymne sacré employé à toutes sortes d’entraînements ; à peine guérie des fanges où l’avaient traînée les derniers jours de l’Empire, la Marseillaise frappée de nouveau était morte pour nous.

Il est d’autres chants encore que nous aimions ; dans les veillées des armes, au temps du siège et de la Commune, on chantait souvent.

Chez les amis de Londres, au retour de Calédonie, je retrouvai nos chansons.


............
Bonhomme, n’entends-tu pas
Ce refrain de chanson française ?
Ce refrain, c’est la Marseillaise


La place des morts nous parut large ; combien plus elle l’est aujourd’hui !

Un bruit de sabots dans ma prison me rappelle d’autres sabots sonnant tristes ou gais : à Audeloncourt le dimanche, de petits sabots noirs claquetant précipitamment vers la porte de l’église quand on entonnait le

Domine, salvum fac Napoleonem