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Beurville, qu’on demandât à son père de la sacrifier à la paix du territoire.

Une députation affolée vint supplier le père, et au besoin exiger, que l’on offrit à Nicolas sa belle Anne en mariage avec une forte dot, à condition qu’il irait dans une autre contrée piller les pauvres gens pour l’entretien de ses compagnies.

C’est ce qui fut fait. Beurville alla piller ailleurs, et le jour étant venu où il eut de quoi se repentir en paix, les deux époux rebâtirent Sainte-Colombe et vécurent heureux — la légende ne dit pas s’il en était de même de leurs vassaux.

Une longue rue sur le roc escarpé du Cona, des tombes sous les ruines d’une chapelle au bas de la montagne, si nombreuses qu’elles forment un nid, le nid de la mort, c’est Bourmont entouré de collines bleuâtres ; quelques-unes sont couronnées de forêts. Au sommet de l’une d’elles un ermitage qui a trois légendes : la première lui donne pour fondateur le diable ; la seconde, le bon Dieu ; la troisième, l’amour d’un berger pour la belle Marguerite, fille de Rénier de Bourmont.

Après le siège de la Mothe, dont une horloge et d’autres choses curieuses furent apportées à Bourmont, on y utilisa les épaves de cette ville. Bourmont était alors si pauvre, par l’obligation