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PRÉFACE DE L’ÉDITEUR




Il y a des noms si retentissants et d’une notoriété telle qu’il suffit de les mettre sur la couverture d’un livre sans qu’il soit nécessaire de présenter l’auteur au public.

Et pourtant je crois utile de faire précéder ces Mémoires d’une courte préface.

Tout le monde connaît, ou croit connaître l’ex-déportée de 1871, l’ex-pensionnaire de la maison centrale de Clermont, la prisonnière devant laquelle viennent enfin de s’ouvrir les portes de Saint-Lazare.

Mais il y a deux Louise Michel : celle de la légende et celle de la réalité, qui n’ont l’une avec l’autre aucun point de ressemblance.

Pour bien des gens, et — pourquoi ne pas l’avouer — pour la grande majorité du public, et surtout en province, Louise Michel est une sorte d’épouvantail, une impitoyable virago, une ogresse, un monstre à figure humaine, disposée à semer