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En Russie, en Allemagne où on lutte avec les vieux grands fauves, la lutte est plus terrible et partant plus propre ; on dédaigne de salir les révolutionnaires. La corde et le billot sont là, je préfère cela.

Une courte notice sur la vie de ma mère. Ceux qui l’ont connue savent combien elle était simple et bonne, sans manquer pour cela d’intelligence et même d’une certaine gaieté de conversation.

Ma grand’mère me parlait souvent de toutes les peines subies courageusement par ma mère. Je n’ai vu, moi, que son inépuisable dévouement et les horribles douleurs qu’elle a supportées de 1870 à 1885.

Je savais bien que je l’aimais, mais j’ignorais l’immense étendue de cette affection ; c’est en brisant son existence que la mort me l’a fait sentir.

Ma grand’mère, Marguerite Michel, étant restée veuve avec six enfants, ma mère fut élevée au château de Vroncourt ; elle m’a souvent raconté sa vie craintive de petite fille, transportée du nid : mais combien elle aimait ceux qui l’élevèrent avec leurs fils et leur fille !

Peut-être raconterai-je plus tard sa vie laborieuse et modeste.

Elle contribua à leur dissimuler que l’aisance