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Une autre illustration du même ouvrage représentait la grande diablerie de Chaumont. Ils sont loin ces barbouillages, cherchant à reproduire la sensation produite par les clairs de lune, les forêts, la neige, la nuit ; quelques-uns, personnifiant cette sensation sous des formes spectrales.

Voici un second fragment (le dernier) de la Haute-Marne légendaire ; je le place ici parce qu’il contient la description exacte de ces fêtes septenaires qu’on appelait les Diableries de Chaumont.


Les diableries de Chaumont tiennent de l’histoire, du roman, de la légende.

La diablerie est un rêve qui a existé et dont on voyait encore des traces à la fin du siècle dernier.

Parmi les institutions bizarres disparues avec le moyen âge, la diablerie de Chaumont est de celles qui, le plus longtemps, survécurent à leur époque.

Le pavillon flotte encore quand le navire est submergé.

Tous les sept ans, disent les chroniqueurs de la Champagne, douze hommes vêtus en diables, comme l’on suppose que s’habillaient les diables, avec des friperies de l’enfer où se trouvent tous les déguisements, voire même celui de Jéhovah, — les diables de Chaumont trouvent le leur chez la vieille Anne Larousse, à l’enseigne Brac et joie : immense paire de cornes et une cagoule noire ; — ils accompagnaient la procession du dimanche des Rameaux, pour honorer le ciel en y représentant l’enfer. Après avoir ainsi figuré pour l’amour de Dieu, nos seigneurs les diables se répandaient dans les campagnes qu’ils avaient le droit de piller à cœur joie pour l’amour du diable.

Pourquoi avait-on choisi ce nombre de douze ? Les chroni-