mêmes), elle a à prendre sa place en tête de l’étape qui lutte, et en même temps à se délivrer elle-même de la prostitution dont nul autre qu’elle-même ne la délivrera.
Quand elle ne voudra plus être la proie des appétits et des cupidités, elle saura que la mort est préférable à cette vie-là, et elle ne sera pas assez bête pour mourir inutilement.
Voici ce que j’entends pendant que j’écris. C’est l’histoire d’un marché.
— Y a un zig qui m’a fait psit su le boul des Batignolles ; y voulait me donner que vingt ronds, moi j’avais faim et puis j’avais un marlou par ocas avec la flique ; fallait que je le paye, y m’aurait donné une flaupée ; moi j’ai pas voulu.
— Qué que t’avais fait des quarante ronds du vieux qu’était si plein ?
— Je les avais donnés, vingt à not’ marlou, vingt à une petite momiche qui chiolait la faim, qu’on ne voulait plus lui faire du pain à l’œil ; toute la chieulée chez elle allait en crever, qu’elle disait : Moi j’ai pas seulement lampé de la journée, j’aime pas quand je suis pas éméchée.
— Pourquoi que tu ne t’es pas carapatée quand on t’a prise.
— Puisque je te dis que j’avais rien lampé, autant être là ! M….! autant crever !