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La revanche, c’est la Révolution, semant la liberté et la paix sur la terre entière.

Quand tout monte en sève, il faut prendre rang d’un côté ou de l’autre, s’entasser dans l’ornière avec sa caste ou secouer les délimitations absurdes de castes et prendre sa place au soleil avec l’étape humaine qui se lève.

On a vu, dit-on, à l’enterrement de Vallès une multitude émue, sur laquelle flottaient les bannières noires et rouges.

Est-ce là toute l’armée révolutionnaire ? Est-ce l’avant-garde ? C’est à peine un bataillon.

Quand l’heure sera venue, avancée par les gouvernements féroces et stupides, ce ne sera pas un boulevard, mais la terre entière qui frémira sous la marche de la race humaine.

En attendant, plus large sera le fleuve de sang qui coule de l’échafaud où l’on assassine les nôtres, plus les prisons regorgeront, plus la misère sera grande, plus les tyrannies se feront lourdes et plus vite viendra l’heure, plus nombreux seront les combattants.

Combien d’indignés seront avec nous, jeunes gens, quand les bannières rouges et noires flotteront au vent de colère !

Quel raz de marée, mes amis, quand tout cela montera autour de la vieille épave !