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groupe qui avait organisé la réunion, pour arranger de la belle façon « la furie révolutionnaire ».

Mes conférences de Londres étant faites dans les quartiers riches, où l’on ne me connaissait que d’après la légende forgée par mes ennemis de France, mes auditeurs britanniques furent tout étonnés de ne me trouver ni aussi mal élevée, ni aussi ridicule qu’ils étaient habitués à l’entendre dire. Ils ne reconnaissaient nullement le portrait horrible qu’on leur avait fait de moi. Aussi tous les journaux, même l’aristocratique Pall Mall Gazette, furent-ils envers moi d’une courtoisie parfaite.

Ce qui les étonnait beaucoup, c’est que je ne partageais pas les idées courantes sur les workhouses. Ils voyaient là chez moi, bien à tort du reste, une contradiction ; mais je vais développer plus loin mes idées à ce sujet.

Ils se trompaient en parlant de mon enthousiasme pour cette institution. Ce n’est pas un pareil sentiment que peuvent inspirer les workhouses. Je constatai seulement avec plaisir que l’Angleterre, elle, considère comme un devoir de s’occuper de ceux qui n’ont ni pain ni abri.

Je ne citerai pas les noms de ceux ou de celles qui, là-bas, me témoignèrent de la sympathie. Ceux-là se souviendront de ce soir d’hiver, de