Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LA CHANSON DES POIRES

On nous dit d’aller,
Pour mettre au fruitier,
Surveiller les poires.
Pouvez-vous le croire ?

Pour certains enfants
Dont on craint les dents,
Les poires sont fraîches ;
Les murs ont des brèches !
Nous les appelons
Et tous nous chantons,
Secouant les poires.
Vous pouvez le croire !

Au bruit des chansons
En rond nous dansons,
Et voilà l’histoire
De garder les poires.


Encore deux strophes de ce temps, avant de jeter au feu une poignée de feuillets jaunis.


Venant du soir, que fais-tu de l’humble marguerite ?
Mer, que fais-tu du flot ? Ciel, du nuage ardent ?
Oh ! mon rêve est bien grand et je suis bien petite !
Destin, que feras-tu de mon rêve géant ?

Lumière, que fais-tu de l’ombre taciturne ?
Et toi qui de si loin l’appelles près de toi,
Ô flamme ! que fais-tu du papillon nocturne ?
Songe mystérieux, que feras-tu de moi ?