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Ils n’ont fait que tuer ; lui, jetait de la boue
À ceux qu’il indiquait pour qu’on les mît en joue,
Lui, Maxime Du Camp !

Du Camp de Satory ; on peut frapper cet homme
Avec tranquillité, pas comme un autre, en somme,
Mais en le souffletant.
Car ce n’est qu’un défi, sa parole honteuse,
Comme un crachat jeté à la foule houleuse
Qui l’entoure en grondant.

Sous les arbres en fleur, au rouge anniversaire,
Comme une insulte à ceux qui dorment sous la terre,
Il ne parlera pas.
Ô maître ! nous veillons des tombes et des geôles ;
Sur toi ne tombera nulle de ses paroles
Et nul bruit de ses pas.

Ah ! de la part des morts, de la tombe béante,
Le peuple jettera, fétu dans la tourmente,
Le sinistre histrion.
Qu’il aille sous le vent terrible des colères,
Sous le vent qui dans l’air fait craquer nos bannières,
Qu’il aille, ce haillon !


Peut-être que ce sera au Père-Lachaise.

Maxime Du Camp de Satory parlant au Père-Lachaise ! Devant le mur blanc des fusillés ! Ce monstre, qui servit pendant plus de six ans de pourvoyeur aux bourreaux, le faisait par plaisir et non comme les misérables vulgaires, qui le font la plupart pour nourrir leurs petits. Que de