Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/345

Cette page a été validée par deux contributeurs.

reille à une énorme noisette, est aussi estimée pour son goût fin par les Canaques, que les sauterelles dont ils se font des crevettes.

La soie de plusieurs insectes est forte et lisse ; les feuilles même, dont quelques-unes sont enduites de vernis, pourraient fournir de la soie, peut-être aussi bonne que celle des vers ; une liane donne une soie fine et longue comme des chevelures. Plusieurs espèces de cotonniers sauvages, les uns arbres, les autres plantes, pourraient être utilisés, ainsi qu’un sorgho sauvage, aux grains énormes.

À de rares endroits, on n’a pas encore entaillé la forêt pour bâtir, avec du bois de rose ou de l’ébénier, la charpente des maisons de Numbo ou de Tendu faites de briques crues comme l’ancienne Troie et recouvertes de l’herbe des brousses. Dans ces endroits des forêts vierges, des centaines de roussettes pendues par les pieds aux arbres comme de grosses poires soulèvent leur fine tête de renard et regardent curieusement de leurs petits yeux noirs.

De rares oiseaux à lunettes s’envolent tout à coup en froissant de leurs ailes les branches entrelacées. Est-ce la faute des roussettes si les oiseaux sont rares ? On prétend qu’elles se nourrissent au contraire de fruits sauvages.