Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/339

Cette page a été validée par deux contributeurs.

flot qui reviendra, ou se fait terrestre, cherchant à attacher ses racines au sol.

C’est bien ainsi que se forment ou se développent, de la plante à l’être, des organes nouveaux suivant les milieux.

Savons-nous nous servir de l’organe rudimentaire de la liberté, des organes rudimentaires des arts, plus ou même autant que ces fucus apprenant la vie de la terre ! Je ne le crois pas.

Vienne le cyclone révolutionnaire, le peuple apprendra aussi la vie nouvelle.

Une fois, deux fois par an quelquefois, une neige grise enveloppe la presqu’île, tourbillonnant par flocons ; on en a quelquefois plus haut que les chevilles : ce sont les sauterelles.

Quand elles commencent à tournoyer dans l’air, on peut éloigner par places ces abeilles des sables en faisant du bruit ; mais elles reviennent et des forêts aux cultures, tout n’en est pas moins dévoré, feuilles, légumes, herbe tendre ; quand il en a dans les vieilles brousses, tout est dévoré, à part les troncs des arbres.

Peut-être avec des fosses profondes où on balayerait les sauterelles et qu’on recouvrirait d’assez de terre pour éviter la mauvaise odeur, aurait-on un riche engrais.

La seconde apparition des sauterelles est due