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bre et cachées comme des fraises aux endroits où le soleil parvient.

Les lauriers roses ont des bouquets de fleurs disposées comme celles de l’hortensia, quelques-unes d’un rose pâle, le plus grand nombre blanches, ayant une fraîcheur de papier de riz.

Des milliers d’arbustes aux fleurs d’héliotrope, au bois blanc, creux et garni d’épines, croissent partout.

Les baies de la forme et de la couleur des cassis ont un goût parfumé ; à peine si chaque bouquet de fruit donne une demi-goutte de jus qui a le goût du madère très fort ; je crois qu’on pourrait, de ce jus fermenté, fabriquer une liqueur réconfortante pour les malades.

J’ai parlé de la graine guillochée d’une liane à fruits jaunes ; l’analogue de cette graine existe à l’état vivant : c’est une carapace blanche décorée des mêmes guillochures, affectant la même forme complètement fermée, si ce n’est à l’endroit où devait sortir la tête et à l’opposé.

Cette étrange tortue n’avait pas de pattes. Les cyclones arrachent ces carapaces des abris où elles gisent sous les flots, et les jettent sur le rivage.

Sur un morne naguère émergé, une algue aux raisins violets s’étend bien vivante, attendant le