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lance, en forme de feuilles de vigne. La liane à pomme d’or fleurit comme l’oranger ; la liane fuchsia couvre les arbres environnants d’une neige de bouquets blancs pareils à des fuchsias, si serrés qu’on voit à peine les feuilles.

Une liane à feuilles de trèfle, petites, épaisses et transparentes qu’on dirait taillées dans du verre, fleurit en corbeilles suspendues à un fil et pareilles à la fleur vivante du corail.

Sur la forêt entière, flottent dans les airs, balancées au vent ou jetées en folles arabesques, des lianes pareilles à des houblons, à des clématites aux fleurs d’or.

D’autres, aux feuilles de ciguë, accrochent partout leurs vrilles d’un vert tendre.

Une liane aux feuilles de vigne, fragiles, transparentes et couvertes d’une sorte de duvet pareil à la fleur qu’on voit sur nos prunes, a des graines guillochées dans des fruits pareils à des pastèques, jaunes, petits et guillochés eux-mêmes. La graine plate est recouverte d’une chair vermeille semblable à la gelée animée que les cyclones, raclant le fond de la mer, jettent sur le rivage, et qui, sans autre forme qu’un tas de chair, sans organes, sans rien au monde, s’allonge comme si elle se faisait des tubercules pour retourner dans les flots.